On parle souvent de rêve comme d’un objectif. Un sommet à atteindre, une vision à concrétiser. Et bien sûr, le rêve peut inspirer, motiver, donner une direction.
Et pourtant…
Dans mon expérience, le rêve ne sert pas seulement à nous faire avancer. Il agit aussi comme un miroir. Il révèle ce qui nous anime. Ce qui nous freine. Ce qu’on croit possible – ou pas. Ce à quoi on aspire profondément, et ce à quoi on n’ose pas encore croire.
Un rêve qui ne m’a pas toujours menée là où je croyais aller —
… et qui m’a amenée là où j’avais besoin d’être.
C’est à partir de là que je souhaite partager ce cheminement.
Mais très vite, le rêve s’est heurté au réel.
Un château, ce n’est pas seulement un cadre idyllique.
C’est aussi des travaux, des démarches administratives complexes, des normes à respecter, des frais importants.
Et surtout… l’impossibilité de tout porter seule.
Il aurait fallu une équipe : pour le jardin, la cuisine, l’entretien, l’organisation des séjours.
Et si je consacrais toute mon énergie à gérer l’intendance,
que restait-il de ce qui m’appelait au départ : l’accompagnement ?
C’est là que j’ai commencé à prendre conscience que chaque rêve, aussi lumineux soit-il,
demande quelque chose en retour.
Il a un prix.
Le prix du rêve peut être très concret : du temps, de l’argent, de l’énergie.
Il peut aussi se loger dans l’invisible :
le travail intérieur qu’il demande, les croyances à transformer, les peurs à traverser, les freins profonds à rencontrer.
Ce prix peut être matériel, émotionnel, relationnel, identitaire.
Regarder ce prix en face, c’est aussi mettre en lumière nos blocages pour mieux les dépasser.
Cela permet d’ajuster la forme, de faire des choix conscients, de chercher du soutien — sans trahir l’élan.
Du château, je suis passée à l’idée d’une yourte en bois.
Puis à celle d’un accompagnement individuel dans un gîte.
Plus léger. Plus ajusté. Plus juste, peut-être.
J’ai appris à revoir mes projets pour respecter mes priorités d’énergie et de finances.
Je n’ai pas renoncé à mon rêve. Je l’ai simplement laissé muer.
Le rêve profond, le rêve d’âme, lui, est toujours là. Il me guide autrement. Peut-être qu’un jour il prendra à nouveau la forme d’un lieu. Peut-être pas. Ce n’est plus la question.
Aujourd’hui, je sais que ce n’est pas à moi de tout faire. Il y a des personnes dont c’est la force d’organiser, de gérer, de structurer.
Ma force, à moi, c’est d’accompagner, d’écouter, de tisser du sens.
J’ai même suivi une formation pour apprendre à porter un projet sans le faire seule.
À fédérer, à déléguer, à faire confiance à celles et ceux qui vibrent avec ma vision.
Il m’est arrivé de poser toutes les cartes sur la table.
De regarder le prix à payer, en toute lucidité.
De mesurer ce que ce rêve me demandait.
Et pourtant… quelque chose en moi restait tendu.
Comme si malgré la clarté du rêve, l’élan ne suivait pas.
C’est là que j’ai commencé à me poser une autre question :
“Et si ce n’était pas le rêve qui posait problème,
mais la manière dont je cherchais à le faire exister ?”
On entend souvent :
“Tout est possible.”
“Si tu veux vraiment, tu peux.”
“Il suffit d’y croire et de persévérer.”
Et je comprends l’intention.
Ces phrases veulent encourager, réveiller le courage, insuffler de l’élan.
Pourtant, à certains moments, elles m’ont enfermée.
Car derrière cette promesse d’absolu,
j’entendais une autre voix, plus insidieuse :
“Si tu n’y arrives pas, c’est que tu n’y crois pas assez.”
“Si tu bloques, c’est que tu es la seule responsable.”
Et je me jugeais.
Je doutais de moi.
Je me forçais… alors que mon corps, mon rythme, mon intuition disaient autre chose.
Aujourd’hui, je crois que tout est possible, oui —
et pas toujours comme je veux,
pas toujours quand je veux,
pas toujours dans la forme que mon mental avait prévue.
Ce n’est pas une limite, c’est une ouverture.
Un rêve peut se réaliser,
lorsque c’est le bon moment,
lorsqu’il est aligné avec qui je suis vraiment,
et non avec ce que j’essaie de prouver, de contrôler ou de reproduire.
Et si le rêve prenait forme quand je n’ai plus besoin de le forcer ?
Quand je peux simplement l’accueillir,
parce qu’il résonne pleinement avec mon rythme, ma vérité, ma présence ?
Un rêve n’est pas qu’un but à atteindre.
C’est une invitation à se rencontrer en chemin.
Il éclaire ce qui nous anime,
révèle nos élans les plus profonds,
et met parfois en lumière ce qui demande encore à être apprivoisé, transformé, dépassé.
Il peut se heurter à des murs… ou ouvrir des portes inattendues.
Il peut prendre des détours, changer de forme, se faire attendre.
Et pourtant, quand il est vraiment vivant, il continue d’agir, même dans l’invisible.
Souvent, il nous réaccorde à ce que nous sommes.
Alors plutôt que de chercher à le réaliser coûte que coûte,
si nous apprenions à l’écouter comme un guide ?
Peut-être qu’alors, ce rêve-là —
celui qui nous tisse plus qu’il ne nous pousse —
saura trouver sa place.
👉 Lire aussi : Et si la vie voulait s’exprimer à travers toi ? Rêve d’âme et reliance
👉 À découvrir : Et si on se trompait de rêve ? Mon chemin vers l’âme
✨ Et si ce rêve que je poursuis était une invitation… plus qu’un objectif ?
Qu’est-ce qu’il cherche à me révéler, ici et maintenant ?
🌀 Dessine ton rêve au centre d’une feuille. Puis, autour, note :
Ce qu’il te demande (en énergie, en engagement, en confiance…)
Ce qu’il vient réveiller en toi (peurs, envies, croyances…)
Ce qu’il pourrait nourrir en toi et dans le monde
Regarde cette carte. Que t’apprend-elle ? Te sens-tu en tension… ou en élan ?
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