Quand la volonté ne suffit pas : faire confiance à la vie pour co-créer l’imprévu

Introduction – Et si la volonté ne suffisait pas ?

On nous a souvent dit que si on voulait vraiment quelque chose, il suffisait de s’en donner les moyens. Que la volonté était le secret de la réussite.

Et pourtant…

Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai connu des moments où j’ai tout donné, tout imaginé, tout organisé — et ça ne venait pas. Comme si, à force de vouloir, je bloquais l’élan. Comme si la vie attendait que je me mette un peu de côté… pour me montrer autre chose. Un chemin auquel je n’aurais jamais pensé, souvent plus vaste, plus fluide, plus joyeux aussi.

Ce n’est pas que la volonté est inutile. Elle a sa place, bien sûr. C’est un moteur… et elle ne peut pas tout. Et parfois, c’est quand on lâche la carte qu’on découvre le paysage.

J’ai découvert un jour une histoire qui m’a profondément marquée. Une histoire vraie, celle de la communauté de Findhorn, en Écosse. Dans les années 60, ce petit groupe vivait en lien étroit avec la nature et portait le rêve de construire une serre pour nourrir leur jardin expérimental. Ils ont prié, espéré, patienté. Rien ne venait. Jusqu’au jour où ils ont arrêté de s’accrocher à leur plan. Et c’est là que tout s’est débloqué. Non seulement les fonds sont arrivés, et en plus, ils ont permis de construire une serre bien plus grande que ce qu’ils avaient imaginé.
Tu trouveras ce récit dans le livre Les Jardins de Findhorn d’Eileen Caddy, ou sur leur site findhorn.org.

Cette histoire me touche parce qu’elle parle d’intention… sans contrôle. De foi… sans rigidité. Et surtout, de cette confiance profonde : la vie sait parfois mieux que nous comment répondre à nos rêves.

Dans les lignes qui suivent, j’ai envie de t’emmener à travers deux récits. Celui de Findhorn, et un morceau de mon propre chemin. Une histoire de vocation, de désir profond, de lâcher-prise… et de réponses bien plus généreuses que ce que j’aurais pu planifier.

On y va ?

Quand une serre devient un message de la vie

L’histoire se passe dans les années 60, dans le nord de l’Écosse, à Findhorn.
Un lieu improbable, à l’origine un terrain sablonneux, battu par les vents. Et pourtant, c’est là qu’un petit groupe de personnes — Eileen Caddy, son mari Peter, et Dorothy Maclean — a décidé de s’installer, poussés par une conviction intérieure forte : vivre en lien avec la nature, écouter la guidance intérieure, et collaborer avec ce qu’ils appelaient les intelligences subtiles du vivant.

Leur quotidien était simple, centré sur le jardinage, la prière, l’écoute. Très vite, ils ont commencé à cultiver des légumes d’une taille et d’une vitalité surprenantes… dans un sol que tout le monde disait ingrat. Cela a attiré des curieux, des chercheurs, des scientifiques même. Et au fil des années, ce lieu est devenu une communauté : l’écovillage de Findhorn, toujours vivant aujourd’hui.

À un moment donné, ils ont ressenti le besoin de construire une serre. Quelque chose de plus structurant, de plus pérenne pour soutenir leur jardin. Ils avaient une vision claire, ils priaient avec ferveur, ils faisaient leur part… et pourtant, rien ne se passait. Pas de dons. Pas d’ouverture. Un mur invisible.

Alors, ils ont fini par laisser tomber. Pas par dépit. Plutôt par une forme de paix intérieure. Ils ont cessé de lutter.

Et c’est là que c’est arrivé.

Une aide inattendue est venue, d’une personne extérieure au projet, qui leur a permis non seulement de construire une serre… et en plus, d’en créer une bien plus grande que ce qu’ils avaient imaginé.
À un moment où eux-mêmes avaient abandonné leur idée initiale.
Comme si la vie avait attendu qu’ils lâchent les rênes… pour leur offrir bien mieux.

Ce n’est pas juste une jolie histoire. Elle dit quelque chose de profond :
parfois, la vie ne répond pas à nos demandes tant qu’on veut tout contrôler.
Tant qu’on croit savoir ce qui est “bon pour nous”.
Et c’est souvent quand on s’ouvre — vraiment — à autre chose…
que cette “autre chose” peut arriver.

Tu peux retrouver cette histoire dans le livre Les Jardins de Findhorn d’Eileen Caddy, un récit lumineux et inspirant, ou plonger dans l’univers de la communauté via leur site findhorn.org. Aujourd’hui encore, ils cultivent cette posture d’écoute, de co-création avec la nature et de confiance dans l’invisible.

Mon rêve, la vie et quelques détours imprévus

En 1996, je me retrouve dans un programme de l’ANPE (ce qu’on appelle aujourd’hui France Travail). L’idée, c’est de m’aider à retrouver un emploi. Mais ce que je vis là me fait un drôle d’effet : je sens que ce genre d’accompagnement, c’est ce que j’ai envie de faire. C’est comme une évidence.
À l’intérieur, ça dit : « C’est ça que je veux transmettre. C’est ce genre d’espace que je veux créer. »

Alors je commence à chercher comment faire. Je me renseigne, j’explore.
Je vais même jusqu’à contacter la formatrice qui avait animé ce programme. Et là, douche froide : elle me décrit une réalité bien triste. Elle est si mal payée qu’elle vit dans une précarité encore plus grande que celle des personnes qu’elle accompagne.
Autant dire que ce n’était pas une perspective très attirante.

Et pourtant, j’avais envie de faire ça.
L’élan ne m’a pas quittée, même si les circonstances ne donnaient pas envie d’y aller.

En même temps, je réalise que je n’ai ni diplôme reconnu, ni les moyens de suivre une formation longue pour devenir formatrice d’adultes. L’envie est là, forte… et les portes semblent fermées.

Alors j’ai lâché. Pas l’intention, non — elle est restée bien vivante, au fond.
Mais le comment, j’ai arrêté d’essayer de le contrôler.

Deux ans plus tard, une rencontre me fait poser mes valises en Suisse. Une nouvelle vie commence. Et peu à peu, les choses se remettent à bouger.
Là-bas, je découvre qu’il est possible d’accéder à une formation pour devenir formatrice d’adultes… à condition d’avoir déjà une première expérience dans ce rôle.
Grâce à mes compétences en bureautique, je trouve rapidement un poste dans ce domaine, ce qui me permet de remplir les conditions d’accès à la formation.

Elle dure deux ans, et dès les premiers modules, je sens que je suis au bon endroit.
Tout y est : une pédagogie ancrée dans l’expérience, un apprentissage vivant, une vision qui résonne profondément avec la mienne.
C’est comme si cette formation venait mettre des mots, des cadres, des outils… sur ce que je pressentais depuis longtemps.

Comme si la vie me disait : « Tu ne pouvais pas savoir comment y arriver… et tu n’avais pas besoin de savoir. »

Quelques temps plus tard, une amie de longue date rentre de Dubaï, s’installe à Genève, trouve un poste… et passe mon CV à un collègue. Juste comme ça. Et ce collègue me propose d’intervenir comme formatrice pour accompagner des personnes en recherche d’emploi.
En 2002, je commence à donner mes premiers cours à des chômeurs.
Et là, sans que je l’aie provoqué, je me retrouve à faire exactement ce que j’avais ressenti six ans plus tôt : de l’accompagnement professionnel, d’abord autour des techniques de recherche d’emploi, puis dans la construction de projets, et enfin auprès de personnes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat.

Si j’avais voulu tout prévoir, tout planifier, je n’y serais sans doute jamais arrivée.
Mon intention était claire… et la manière dont elle s’est concrétisée m’a totalement échappé.

Et aujourd’hui encore, je me dis souvent :

« Heureusement que je n’ai pas su comment faire. Parce que la vie avait en tête quelque chose de plus vaste. Plus juste pour moi. »

Et si l’univers était un co-créateur bienveillant ?

Quand je repense à cette histoire, et à celle de Findhorn, quelque chose me frappe :
ni eux, ni moi n’avons “abandonné” au sens d’un renoncement.
Ce que nous avons fait, c’est autre chose. Nous avons cessé de vouloir que la vie entre dans notre plan, pour commencer à entrer dans le sien.

Je crois profondément que la vie n’est pas contre nous.
Qu’elle n’est pas là pour nous tester, ni pour vérifier si on mérite.
Je crois — je sens — qu’elle est là pour collaborer, pour danser avec nous.
Et qu’il y a une forme d’intelligence subtile, qu’on peut appeler Dieu, l’Univers, la Source, ou simplement la Vie, qui connaît nos désirs les plus profonds… même quand nous ne savons pas encore comment les vivre.

Le paradoxe, c’est que cette intelligence-là ne fonctionne pas avec notre logique mentale.
Elle ne se laisse pas commander.
Elle répond quand on s’aligne, quand on écoute, quand on ouvre un espace de réceptivité.

Et si, plutôt que de décider comment tout doit se passer, notre rôle était essentiellement de faire de la place pour que ça puisse arriver ?

Dans cette posture, il ne s’agit pas d’attendre passivement que tout nous tombe dessus.
Il s’agit de faire notre part, un pas à la fois, sans arrogance, sans crispation.
D’avancer avec ce qu’on a, avec ce qu’on sent juste…
et de laisser l’inattendu faire le reste.

Il m’arrive encore d’oublier tout ça. De vouloir que ça aille vite, que ce soit clair, que tout suive le plan. Et dans ces moments-là, je reviens à ces histoires.
À ces virages que je n’aurais jamais su prévoir.
Et je me rappelle que ce n’est pas à moi de tout savoir.
Juste d’écouter, d’avancer, et de faire confiance.


Comment cultiver cette confiance ?

Ce genre de confiance, ce n’est pas un grand oui mental, ni une croyance qu’on peut décréter du jour au lendemain.
C’est un tissage patient, un fil qu’on renoue chaque jour un peu plus, à notre rythme.

Pas besoin d’y “croire fort” pour que ça fonctionne. Il s’agit plutôt de faire de la place, en douceur, pour expérimenter. D’ouvrir un peu plus l’oreille. De relâcher un peu la main.

Voici quelques pistes simples, que j’ai apprises sur mon chemin — parfois même sans m’en rendre compte.

1. Ralentir pour écouter ce qui veut émerger

Quand on est dans le “faire” en boucle, on n’entend plus rien d’autre que notre propre agitation. Ralentir, c’est souvent la première porte. Pas forcément pour tout arrêter… seulement pour laisser de la place à l’invisible.

2. Noter les synchronicités, même les petites

Ces rencontres improbables, ces intuitions qui se confirment, ces hasards pleins de sens… Les remarquer, c’est déjà commencer à nourrir le lien. Comme si on disait à la vie : « J’ai vu. Merci. »

3. Faire un pas, même petit, sans attendre la vision d’ensemble

La vie ne livre pas souvent le plan complet. Elle souffle juste l’étape suivante. Un appel, un mail, une question posée. Faire ce petit pas, c’est comme tendre la main. Et parfois, la vie répond.

4. Se rappeler les fois où elle a déjà répondu

On l’oublie vite. Alors écrire, ou simplement se remémorer les moments où quelque chose de juste est venu sans qu’on l’ait contrôlé… c’est un excellent rappel. La confiance, ça se nourrit aussi de mémoire.

5. Se relier à plus grand que soi, à sa façon

Pour certaines, ce sera la prière. Pour d’autres, la nature, l’art, le silence, une pratique corporelle, ou le fait de parler à la Vie comme à une amie. Peu importe la forme. Ce qui compte, c’est la qualité de présence qu’on y met.

Conclusion – Et si la vie savait mieux ?

Ce que j’espère avoir transmis à travers ces histoires, ce n’est pas qu’il faut arrêter de vouloir, ou de rêver.
Au contraire. Les intentions claires, profondes, vivantes… sont précieuses. Elles donnent une direction, elles réveillent quelque chose en nous.

Ce que je questionne, c’est la place qu’on donne à la volonté crispée, celle qui veut maîtriser, décider, forcer l’issue.
Parce que parfois, ce n’est pas par manque de courage qu’on s’épuise… c’est parce qu’on ne laisse pas la vie respirer avec nous.

L’histoire de Findhorn, la mienne, et peut-être la tienne aussi, montrent autre chose :
Quand on pose une intention…
Quand on fait notre part, sans prétendre tout savoir…
Quand on fait de la place, en confiance…
la vie peut répondre. Parfois plus lentement. Parfois autrement. Et souvent, mieux.

Je ne crois pas que tout soit écrit à l’avance.
Je crois que la vie compose avec nous, au fil des choix, des pas, des élans.
Et qu’elle a plus d’imagination que nous.

Alors si tu es dans un moment de flou, de doute, ou face à un rêve que tu ne sais pas encore comment approcher… je te propose simplement ça :
Ralentir. Écouter. Poser ton rêve dans un coin de ton cœur, et voir ce qui veut se tisser autour.

Peut-être que la réponse ne viendra pas de là où tu regardes.
Et peut-être que ce sera encore plus beau que prévu.

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Corinne Spielewoy

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