Pourquoi la créativité fait peur (et comment la réconcilier avec notre nature profonde)

1. Introduction : La créativité, une peur taboue ?

On parle beaucoup de créativité aujourd’hui. Elle est partout : dans les livres de développement personnel, les méthodes d’innovation, les pédagogies alternatives. Elle semble être devenue une qualité désirable, presque incontournable.
Et pourtant…

Combien d’entre nous s’autorisent vraiment à créer ?
Combien se sentent légitimes ?
Combien osent dire : je suis créatif.ve, sans baisser les yeux ou s’excuser d’avance ?

Car derrière l’élan créatif se cache souvent une peur profonde. La peur de ne pas être à la hauteur. La peur du ridicule. La peur de faire « n’importe quoi ».
Et si, finalement, la créativité faisait peur précisément parce qu’elle nous connecte à ce qu’il y a de plus vivant en nous ?

Dans cet article, je vous propose d’explorer cette peur, de redéfinir ce qu’est vraiment la créativité (bien au-delà de l’art), et de découvrir comment elle peut redevenir une ressource naturelle, ancrée dans notre humanité.
Nous nous appuierons aussi sur la vision éclairante de Rolando Toro, anthropologue et créateur de la Biodanza, qui voyait la créativité comme l’une des cinq aptitudes fondamentales de l’être humain.

Prêtes, prêts ? On tisse le fil ensemble.

2. La créativité, bien plus que l’art

Quand on prononce le mot « créativité », beaucoup imaginent tout de suite un atelier d’aquarelle, une sculpture en cours, ou un carnet à dessin. Et dans cette image, il y a souvent une barrière implicite : ce n’est pas pour moi.
Comme s’il fallait être artiste, avoir « du talent », pour se dire créatif.ve.

Et si on élargissait un peu la focale ?

Créer, ce n’est pas forcément produire une œuvre à exposer.
Créer, c’est aussi trouver une manière originale d’expliquer une idée à un enfant.
C’est réaménager un coin de salon pour en faire un espace de repos.
C’est inventer une recette avec ce qu’il reste dans le frigo.
C’est bricoler une solution quand tout semble bloqué.

La créativité n’est pas réservée à une élite artistique. Elle est une capacité universelle et profondément humaine : celle de générer du nouveau, d’imaginer, d’adapter, de transformer. Elle est là quand la vie nous demande de faire autrement, d’improviser, d’inventer.
Et cette capacité, nous l’avons toutes et tous en nous.

Mais si elle est si naturelle… pourquoi l’avons-nous souvent si peu cultivée ? Pourquoi tant de personnes pensent encore « je ne suis pas créatif.ve » ?

C’est ce que nous allons explorer dans la suite…

3. Pourquoi la créativité fait-elle peur ?

Si la créativité est si naturelle, pourquoi la redoute-t-on autant ?
Pourquoi, devant une page blanche, un projet à inventer ou une idée à exprimer, surgissent parfois la panique, le vide ou la petite voix intérieure qui murmure : « Tu vas te ridiculiser… »

La peur de créer prend racine très tôt.
À l’école, on apprend souvent qu’il y a une bonne réponse et qu’il vaut mieux éviter les erreurs. Créer, au contraire, suppose d’essayer sans garantie, de tâtonner, de prendre des chemins non balisés. Cela demande d’accepter de ne pas savoir à l’avance, de ne pas tout maîtriser — un vrai défi dans une culture qui valorise la performance, la rigueur et l’efficacité.

Il y a aussi la peur du jugement. Créer, c’est exposer une part de soi. Même si ce n’est qu’un gribouillis, une idée, un projet de bricolage… Il y a quelque chose de nous là-dedans. Et si l’autre trouve ça nul ? Et si « ça ne sert à rien » ?
Alors, par réflexe, on se protège : on ne commence pas.

Enfin, il y a la confusion entre créer et produire quelque chose de « beau » ou d’utile ». Comme si créer ne valait le coup que si le résultat était spectaculaire ou validé par l’extérieur. Cette pression bloque l’élan avant même qu’il ait pu émerger.

Créer, en réalité, c’est se laisser traverser. C’est s’ouvrir à l’inconnu, à l’imprévisible, à un espace sans mode d’emploi. Et cela peut faire peur — non parce que c’est inaccessible, mais parce que c’est intensément vivant.

Dans cette exploration, il peut être précieux de changer de regard. Et si la créativité était une pulsation naturelle de l’être, une dimension de notre humanité, à redécouvrir plutôt qu’à construire ?
C’est ce que propose Rolando Toro avec sa vision des cinq lignes d’expression humaine…

4. Une vision plus vaste avec Rolando Toro

Et si la créativité n’était pas un « plus » dans nos vies, mais une facette essentielle de notre humanité ?
C’est ce que propose Rolando Toro Araneda, anthropologue chilien et créateur de la Biodanza, une méthode qui relie mouvement, musique et émotion pour nourrir la vie en nous.

Selon lui, chaque être humain possède cinq aptitudes innées, cinq potentiels fondamentaux qui cherchent à s’exprimer au fil de la vie :

  • L’affectivité, cette capacité à entrer en lien, à ressentir, à aimer – les humains, les animaux, le vivant.

  • La vitalité, qui nous relie à notre énergie, à notre rythme naturel entre action et repos.

  • La sexualité, entendue ici comme l’élan de plaisir, le goût du contact, du jeu, de la jouissance de vivre.

  • La transcendance, notre lien à plus grand que soi, qu’on l’appelle nature, source, divin ou univers.

  • Et la créativité, enfin : la faculté de transformer, d’exprimer, d’inventer, d’apporter du nouveau au monde.

Dans cette vision, la créativité ne se limite pas à une capacité mentale ou à un talent artistique : c’est un mouvement de vie, une force qui nous pousse à donner forme à ce que nous portons à l’intérieur.
Elle est en nous dès la naissance — mais selon notre histoire, notre environnement, notre culture, elle sera plus ou moins nourrie, plus ou moins autorisée à s’exprimer.

Ce que Rolando Toro nous rappelle, c’est que nous n’avons pas à mériter d’être créatifs. C’est inscrit en nous. Ce n’est pas une case à cocher sur un CV, ni un privilège réservé à une élite : c’est une expression naturelle de notre être vivant.

Et pour que cette force se remette à circuler, il suffit parfois d’un espace sécurisé, d’un cadre bienveillant, ou d’un geste simple pour rouvrir la porte…

5. Comment se réconcilier avec sa créativité ?

Bonne nouvelle : la créativité ne demande ni diplôme, ni performance.
Elle demande surtout… de la permission.

Permission d’essayer, sans attendre un résultat parfait.
Permission de jouer, de se tromper, de recommencer.
Permission de faire simple, petit, étrange, inutile en apparence — mais profondément vivant.

Pour se reconnecter à sa créativité, il peut être précieux de :

  • Commencer sans enjeu : gribouiller, chanter sous la douche, écrire sans but, assembler des objets… L’important est de se remettre en mouvement.

  • Créer dans l’instant : sans chercher à « faire bien », juste pour le plaisir du geste ou de l’expression.

  • S’entourer de bienveillance : éviter les environnements critiques ou surcompétitifs, et privilégier les espaces où l’on peut s’essayer sans pression.

  • Revenir au corps, au ressenti, au rythme naturel : la créativité se déploie mieux dans la détente que dans la tension.

Et surtout, se souvenir que créer, ce n’est pas performer. Ce n’est pas prouver quelque chose.
C’est habiter sa vie avec plus de présence et de liberté.

Certaines pratiques peuvent aider à retrouver cet espace intérieur : écrire, danser, improviser, jouer… ou dessiner, peindre, colorier.
C’est ce que j’ai expérimenté moi-même — et que je vous partage dans la prochaine section.

6. Créer pour relâcher : pourquoi j’utilise le dessin, la peinture, les couleurs

Dans mon propre chemin, c’est à travers le dessin, la peinture, le collage que j’ai retrouvé un accès simple et vivant à ma créativité.
Non pas pour « faire beau », ni pour produire quelque chose à montrer. Mais pour me déposer, me reconnecter, relâcher la pression du mental.

Ces pratiques activent le cerveau droit, celui des images, de l’intuition, du ressenti. Elles permettent de sortir des mots, des raisonnements, de l’analyse permanente… et d’entrer dans un espace plus fluide, plus libre.

Je ne cherche pas à bien faire. Je cherche à être là.
À écouter ce qui vient.
À me laisser surprendre.

C’est un chemin de douceur, que j’ouvre aussi dans mes accompagnements : un espace pour créer sans enjeu, sans performance, simplement pour renouer avec cette pulsation intérieure qui nous rend vivant.e.

DSC07918-min.resized

7. Pour aller plus loin : explorer sans pression

Si vous avez envie de faire un pas de côté, d’ouvrir une porte, même petite, vers votre propre créativité, il existe de belles pistes à explorer.

Parmi elles, le Journal Créatif, développé par Anne-Marie Jobin, propose une approche très accessible qui mêle dessin, écriture et collage, sans aucune attente de « beau ». L’objectif n’est pas artistique, mais expressif et introspectif : il s’agit d’ouvrir un espace à soi, où l’on peut se déposer, rêver, explorer.

De mon côté, je m’inspire librement de cet esprit — en créant des pratiques personnalisées, adaptées à l’histoire et au rythme de chaque personne. C’est ce goût du sur-mesure et du vivant que je cultive dans mes accompagnements.

Et si vous aviez envie d’en faire l’expérience, même brièvement ?

Je propose régulièrement une rencontre gratuite en ligne, L’Élan-Vie, pour ouvrir un espace doux, simple et créatif.
Un moment pour se reconnecter à ce qui palpite à l’intérieur, à travers des propositions sensibles, sans attente ni performance.
Une invitation à goûter, juste pour voir…

8. Conclusion : Créer, c’est vivre pleinement

La créativité n’est pas un luxe. Ce n’est pas un don réservé à quelques élu.e.s, ni un supplément d’âme à ajouter une fois que tout le reste est en ordre.
C’est une manière d’habiter sa vie, de répondre au monde, de s’exprimer, de transformer — parfois dans un murmure, parfois dans un grand éclat.

Créer, c’est se relier à ce qu’il y a de plus vivant en soi.
C’est dire oui à l’inattendu. C’est s’autoriser à explorer, à ressentir, à inventer de nouvelles façons d’être.

Et si, au lieu de chercher à faire « bien », nous nous offrions simplement la permission de faire… tout court ?
De jouer, de bricoler, de colorier, d’écrire, de chanter, de danser… sans autre enjeu que celui d’être en lien avec soi, avec les autres, avec le vivant.

Et vous, quand vous sentez-vous créatif.ve ?
Et si c’était le moment de redonner une place à ce fil oublié, discret, mais toujours là — prêt à vibrer à nouveau ?



Et si le coeur t’en dis reçois ton Carnet de clarification « Mission de vie vs Rêve d’âme ». Tu le trouveras en cliquant sur « recois le carnet…  » en bas à droite

flêche jaune

📌 Pour aller plus loin

Si cet article a résonné avec vous, voici quelques pistes pour prolonger l’exploration — à votre rythme, selon ce qui vous appelle :

  • Le Nouveau Journal Créatif d’Anne-Marie Jobin : une approche accessible pour renouer avec sa créativité par l’écriture, le dessin et le collage, sans pression esthétique.

  • (Re)voir la conférence TED de Ken RobinsonL’école tue la créativité : une réflexion percutante sur l’éducation, la peur de se tromper et la nécessité de préserver l’élan créatif naturel.

  • Lire aussi : La créativité en tension vs créativité en reliance — Un regard sur les freins sociaux et intérieurs qui nous poussent à produire plutôt qu’à ressentir, et comment en sortir en douceur.
  • Goûter un espace vivant et sensible avec L’Élan-Vie : une rencontre gratuite en ligne que j’anime régulièrement, pour vous reconnecter à ce qui vous anime profondément, à travers des pratiques simples, créatives et intérieures.

     

Parce que la créativité n’est pas un objectif à atteindre,
mais un chemin à ressentir.

Corinne Spielewoy

+ 33 7 86 11 13 89

Ardèche, Les Vans,
& grâce à la visio,
partout où vous vous trouvez !

Cet article est né d’un tissage entre inspiration, exploration intérieure et intuition accompagnée.
Tu peux le partager ou t’en inspirer pour tes propres pratiques, à condition d’en mentionner la source et de le faire sous les mêmes conditions.
Merci de respecter l’âme du contenu et la main qui l’a écrit.

Texte protégé sous licence Creative Commons CC BY SA 4.0 – Attribution. Partage sous les mêmes conditions

SIREN 917 450 330

* Nous n’envoyons pas de messages indésirables !