Si j’avais été raisonnable, je gagnerais aujourd’hui 15 000 euros par mois.
En écrivant des lignes de code COBOL dans une grande banque.
J’étais à la BNP. Tout était là : le poste, la sécurité, les perspectives.
Sauf… la vie.
Je m’ennuyais à mourir.
Je lisais des programmes écrits par d’autres, illisibles, désordonnés — comme si chacun avait tout fait pour ne pas être compris.
Et plusieurs fois, on m’a rappelée :
“Tu es programmeuse COBOL ! On en cherche, c’est rare, c’est précieux !”
Oui, c’est rare.
Et alors ?
Moi, je voulais vivre plusieurs vies en une. Explorer. Inventer. Sentir que ça vibre.
Alors j’ai changé de cap.
J’ai rejoint de petites structures, des pionniers, des passionnés.
J’ai vendu des Mac quand c’était encore marginal.
J’ai toqué à des portes : des agences de pub, de communication.
Parfois on m’écoutait. Parfois on me chassait.
Ils regardaient l’ordinateur que je leur présentais — ce petit écran de 9 pouces — avec un air moqueur :
“Mais enfin, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse avec ça ?”
Ils ne voyaient pas encore.
Et moi, je ne savais pas tout non plus.
Mais je sentais. Quelque chose appelait.
J’ai aussi visité des entreprises qui fabriquaient des machines pour l’imprimerie.
Des géants techniques. Du lourd. Du massif.
Et dans un coin de leur service recherche, il y avait un Mac.
Posé là, presque comme une provocation.
Je les voyais partagés : fascinés par ses capacités, et inquiets.
Ils comprenaient que ce petit objet allait tout changer.
“C’est fascinant… mais si ça marche, c’est la fin de notre modèle.”
Ils savaient. Et ils tremblaient.
Parce que parfois, oser voir l’avenir, c’est aussi pressentir la fin d’un monde.
Évidemment, tout cela ne garantit pas une bonne retraite.
Je ne coche pas toutes les cases de la stabilité.
Il m’arrive de douter. De compter. Et de respirer un bon coup.
J’ai aussi des ami·es qui sont resté·es.
Qui ont tenu bon, année après année.
Et je comprends.
Parfois, c’est ce qu’il fallait.
Pour nourrir une famille. Pour garder un cadre. Pour préserver une forme d’équilibre.
Mais je les ai vus, aussi.
S’ennuyer.
Assister à la dégradation progressive des relations humaines — entre collègues, avec la clientèle.
S’éteindre doucement, sans toujours oser l’admettre.
Alors ils voyagent.
Ils s’offrent des respirations, des compensations.
Ils “se divertissent”, au sens de détourner leur attention d’un vide plus profond.
Et c’est humain.
On fait comme on peut pour rester debout dans un monde qui nous pousse souvent à tenir, plus qu’à vibrer.
Mais moi, au fond, j’ai choisi autre chose.
J’ai choisi de répondre à l’élan.
De suivre ce qui me met en mouvement, même quand ce n’est pas reconnu, pas validé, pas planifié.
J’ai choisi d’oser.
Parce que c’est ça, au fond.
Oser, ce n’est pas toujours sauter dans le vide.
C’est parfois un frémissement discret, une voix intérieure à laquelle on choisit de répondre.
Ce n’est pas un grand cri. C’est un fil qu’on suit.
Et s’il fallait lui redonner du sens à ce mot un peu galvaudé ?
Oser… comme on ouvre une voie.
Oser… comme on revient à l’essentiel.
O – Observer l’élan
Avant toute décision, il y a ce moment précieux où quelque chose frissonne.
Un désir ténu. Une curiosité. Une sensation de “par là”.
Observer, c’est déjà sortir du pilotage automatique.
C’est reconnaître ce qui, en soi, appelle.
S – Suivre ce qui vibre
Même si ce n’est pas logique.
Même si ça ne “rapporte” rien tout de suite.
Même si ça dérange.
Suivre ce qui vibre, c’est parfois faire un pas sans savoir le suivant.
C’est faire confiance à la vie, et à sa propre boussole intérieure.
E – Écouter sans écraser
Écouter les peurs sans leur laisser le volant.
Écouter les autres sans se renier.
Écouter les signes, les synchronicités, les petits oui qui jalonnent le chemin.
Et surtout, s’écouter soi — vraiment.
R – Réinventer son récit
Parce qu’oser, ce n’est pas forcément changer de vie.
C’est parfois changer de regard.
Redonner du sens à ce que l’on fait. Ou s’autoriser à écrire une page nouvelle.
Réinventer, ce n’est pas fuir.
C’est retrouver sa place.
Toi qui lis ces lignes, il y a peut-être un endroit en toi qui sait.
Un endroit qui s’ennuie. Qui résiste. Qui appelle.
Pas besoin de tout bousculer.
Parfois, un seul pas suffit.
Un pas vers ce qui vibre, même faiblement.
Un pas vers un espace où tu te sens plus vivant·e, plus juste, plus toi.
Parce qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise voie.
Il y a des moments où l’on tient bon.
Et d’autres où l’on s’autorise à oser.
Alors, si tu sentais aujourd’hui un seul pas à faire — petit, symbolique, doux —
ce serait lequel ?
🔸 Explorer la créativité vivante
Découvre comment cultiver un lien plus fluide, plus intuitif à ton élan intérieur, dans cet article complémentaire :
👉 Les clés d’une créativité vivante
🔸 Une mini-pratique pendant 21 jours : suivre l’élan
Chaque soir (ou chaque matin, selon ton rythme), offre-toi une minute d’attention :
Quels ont été mes élans aujourd’hui ?
Ai-je fait un choix raisonnable qui étouffait peut-être un appel plus profond ?
Y a-t-il un tout petit ajustement possible demain, pour ouvrir un peu plus d’espace ?
Ce n’est pas un défi.
C’est un fil.
Un tissage quotidien avec toi-même.
Reçois des échos pour nourrir ton élan dans ta boîte aux lettres.
Tes informations restent précieusement entre nous.
You have successfully joined our subscriber list.
Cet article est né d’un tissage entre inspiration, exploration intérieure et intuition accompagnée.
Tu peux le partager ou t’en inspirer pour tes propres pratiques, à condition d’en mentionner la source et de le faire sous les mêmes conditions.
Merci de respecter l’âme du contenu et la main qui l’a écrit.
Texte protégé sous licence Creative Commons CC BY SA 4.0 – Attribution. Partage sous les mêmes conditions
SIREN 917 450 330
* Nous n’envoyons pas de messages indésirables !