« Faut pas rêver. »
Trois mots, lancés comme une évidence. Un conseil, une mise en garde… ou un rappel à l’ordre.
On les entend partout : dans les familles, à l’école, dans le monde du travail.
Ils traversent les générations comme un vieux refrain devenu réflexe.
Mais si on prend le temps de s’y arrêter, cette petite phrase n’a rien d’anodin. Elle raconte quelque chose de plus profond : une société qui valorise le réalisme, la rentabilité, la prudence… au détriment de l’imaginaire et du désir.
Et si cette injonction à ne pas rêver n’était pas seulement une phrase en l’air, mais le reflet d’une culture qui a peur de ce qui ne se maîtrise pas ?
Et si, derrière le rêve, se cachait justement ce qui nous relie à notre élan intérieur ?
Dans cet article, je t’invite à explorer les origines de cette croyance, ses racines sociales, culturelles et intimes… et peut-être à laisser, en filigrane, une question germer :
Et moi, quel rêve ai-je mis de côté ?
« Faut pas rêver. »
On la dit parfois sur le ton de l’humour, parfois pour protéger, parfois pour rabrouer. Mais derrière ces trois mots se cache un fond culturel bien ancré.
L’expression est apparue en français courant au XXe siècle, dans un contexte où le réalisme social et économique prend le dessus sur les aspirations individuelles. Elle marque une frontière : celle entre ce qui est « possible » (comprendre : réaliste, sérieux, rentable) et ce qui relève de « l’imaginaire » — autrement dit, de l’inutile, du dangereux, du trop beau pour être vrai.
C’est une phrase de clôture : elle coupe court à l’élan, au projet, à l’intuition. Elle « ramène à la réalité », mais au prix d’un silence imposé sur les désirs profonds.
Parce qu’elle est devenue un réflexe culturel, transmis comme une forme de sagesse populaire.
Dans une société où l’on valorise la performance, l’action concrète, la sécurité matérielle, rêver peut apparaître comme une perte de temps… ou un luxe inaccessible.
Alors, on l’intègre. On se l’approprie. Parfois, on l’adresse à soi-même, comme un garde-fou intérieur.
“Faut pas rêver.”
“Reviens sur terre.”
“Tu t’emballes.”
Autant de variantes d’un même mécanisme de protection : mieux vaut ne pas espérer trop fort… pour ne pas tomber de trop haut.
À force d’être répétée, cette phrase devient plus qu’un conseil : elle s’inscrit dans nos corps, nos choix, nos silences.
On se met à rétrécir ses projets. À viser « raisonnablement ». À taire ses désirs flous mais vibrants.
Le plus pernicieux, c’est qu’on ne s’en rend plus compte.
Le rêve ne disparaît pas — il s’enfouit.
Depuis le XIXe siècle, avec la montée de l’industrialisation, l’Occident s’est construit sur des valeurs de production, d’efficacité, de rentabilité.
Ce qui ne se mesure pas, ce qui ne “sert à rien”, devient secondaire.
Dans ce contexte, le rêve devient superflu, suspect, voire encombrant.
On commence à le tolérer chez l’enfant — à condition qu’il grandisse vite — mais on le juge inacceptable chez l’adulte. L’imaginaire devient l’opposé du sérieux.
Et avec le temps, cette logique s’est normalisée.
Le rêve est relégué aux marges : les arts, la fiction, les loisirs… mais rarement au cœur des décisions de vie.
L’institution scolaire, dans sa forme moderne, a accompagné ce mouvement.
Conçue pour former des citoyens, mais aussi une main-d’œuvre disciplinée, elle valorise la concentration, la rigueur, la logique, la conformité.
L’enfant qui regarde par la fenêtre est distrait.
Celui qui invente une autre réponse que celle attendue est « hors-sujet ».
Celui qui doute ou rêve est souvent rappelé à l’ordre.
On apprend à rentrer dans les rangs.
À prioriser ce qui est vérifiable, mesurable, classable.
Et sans même s’en apercevoir, on apprend aussi à mettre de côté l’élan intérieur.
Devenus adultes, nous évoluons dans un monde où les “bons choix” sont souvent ceux qui rassurent les autres : emploi stable, chemin balisé, sécurité matérielle.
Rêver, dans ce contexte, c’est prendre un risque : celui de la désillusion… mais aussi celui de déranger.
Et si je veux quelque chose de plus grand, de plus vrai ?
Et si mon désir sort du cadre ?
Et si mon rêve remet en question ce qu’on attend de moi ?
La pression sociale et la peur du regard des autres finissent par faire taire les aspirations profondes.
Parfois, même avant d’avoir osé les formuler.
Lorsque le rêve est systématiquement ramené à l’ordre du raisonnable, quelque chose s’étiole.
Pas seulement un projet… mais l’élan même de désirer.
À force de se répéter que “ce n’est pas réaliste”, “ce n’est pas pour moi”, “ce n’est pas sérieux”, on finit par ne plus savoir ce qu’on veut profondément.
Le désir devient confus, l’élan se fige.
On vit dans ce que certains appellent une “vie par défaut” — ni dramatique, ni malheureuse — mais souvent terne, comme émoussée.
Un autre effet de cette injonction à ne pas rêver, c’est la fermeture de l’imaginaire.
On finit par ne plus voir d’autres possibles que ceux déjà balisés.
Même lorsque la vie actuelle ne nous convient pas, imaginer autre chose devient difficile :
On veut changer… mais on ne sait pas vers quoi.
On sent que “ça ne va pas”, mais on n’a plus de boussole.
Et parfois, c’est le corps lui-même qui s’exprime : fatigue chronique, perte d’énergie, tensions.
Comme si quelque chose en nous savait… qu’on s’est éloigné de notre axe.
Rêver, c’est laisser venir une image, un mouvement, une sensation — sans tout de suite la juger.
C’est une forme d’écoute, presque animale, primitive.
Et c’est cela, bien souvent, qui nous relie à notre élan intérieur.
Lorsqu’on dit “faut pas rêver”, on ne rejette pas seulement un projet irréaliste :
on rejette la source même du vivant en nous.
Celle qui propose, qui tente, qui explore.
Et sans cette source… on fonctionne, on gère, on avance.
Mais on ne vibre plus.
Et si, rêver, ce n’était pas fuir… mais résister ?
Résister à une société qui mesure tout, contrôle tout, classe tout.
Résister à l’idée qu’il faut tout prévoir, tout sécuriser, tout cadrer pour exister.
Rêver, c’est créer une brèche dans le mur du rationnel.
C’est ouvrir un espace où autre chose devient possible.
Ce n’est pas rejeter la réalité, c’est la regarder autrement — avec une part d’inconnu, de flou, de désir.
Et cet imaginaire-là ne s’oppose pas à l’action : il la précède. Il l’inspire. Il l’oriente.
Dans un monde qui va vite, qui exige des résultats, des chiffres, des preuves…
rêver peut sembler inutile, improductif.
Et pourtant, quand on s’autorise à rêver, on se relie à ce qui palpite encore en nous.
Pas au rêve figé, parfait, instagrammable.
Mais à cette intuition discrète, cette image floue, cette sensation de « tiens, là, il y a quelque chose qui m’appelle… »
Rêver, c’est faire présence à soi-même, dans une dimension plus vaste.
C’est parfois le début d’un déplacement.
Un tressaillement. Une direction qui se révèle.
Le rêve n’a pas besoin d’être clair pour être vivant.
Il n’a pas besoin d’un plan en dix étapes pour exister.
Il commence souvent par une sensation de manque, d’aspiration, de curiosité.
Et c’est là que réside la véritable puissance du rêve :
Il ne promet rien.
Mais il ouvre.
Il élargit l’espace intérieur.
Il réveille ce qui sommeille.
Et parfois, ça suffit.
Pour reprendre souffle. Pour avancer autrement.
Il y a des rêves qu’on oublie.
D’autres qu’on range dans une boîte, étiquetée “plus tard”, “quand ce sera le bon moment”, “quand ce sera raisonnable”.
Et parfois, on ne les oublie pas vraiment. On les garde là, en sourdine.
Ils ne font plus de bruit… mais ils n’ont pas disparu.
Alors peut-être que cette petite phrase, “faut pas rêver”, mérite d’être revisitée.
Pas pour la rejeter en bloc. Mais pour choisir ce qu’on en fait aujourd’hui.
Rêver n’est pas une faiblesse. C’est peut-être, justement, ce qui nous remet en mouvement, doucement, de l’intérieur.
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