Introduction – Ces défis qui nous suivent comme une ombre
Dans chaque vie, il existe un défi récurrent. Une difficulté qui se manifeste sous des formes variées, selon les contextes et les rencontres. Pour certains, c’est l’incapacité à gérer les conflits, qui les paralyse ou les pousse à fuir. Pour d’autres, c’est la gestion des émotions, avec la colère qui surgit et brûle les relations. D’autres encore cherchent sans cesse à être rassurés sur l’amour qu’on leur porte, au point de multiplier les efforts pour se sentir reconnus.
Ces défis reviennent encore et encore, comme s’ils avaient un rôle à jouer dans notre histoire. Et si au lieu de les considérer comme des obstacles, nous les voyions comme des miroirs révélant notre élan d’âme ?
Un fil rouge qui traverse toute une vie
Nos défis ne sont pas de simples accidents de parcours. Ils se répètent sous des formes différentes, à l’école, dans nos amitiés, nos amours, au travail. Comme une vague qui revient inlassablement frapper le rivage, ils nous rappellent qu’un apprentissage reste à accueillir.
L’enfant qui n’ose pas dire non par peur de décevoir peut devenir l’adulte qui accepte trop de responsabilités au travail. Celui qui éclatait de colère à la moindre frustration peut devenir le collègue qui s’enflamme en réunion. Et la jeune fille qui cherchait toujours la preuve d’être aimée peut devenir la femme qui s’épuise à donner sans recevoir.
Un même défi, décliné en mille scénarios, jusqu’à ce que nous acceptions de le regarder autrement.
Mon propre défi : quand l’authenticité devient non négociable
Au fil du temps, j’ai remarqué une réaction récurrente en moi : je deviens rigide, parfois même cassante, dès que je crains de ne pas pouvoir être moi-même dans une situation.
Un jour, deux amies et moi avions prévu une virée dans la campagne ardéchoise pour découvrir de beaux lieux. L’une d’elles a finalement décidé de ne pas venir et a demandé à l’autre de donner pour excuse qu’elle travaillait ce jour-là. En réalité, elle n’était pas au travail.
Me voilà piégée : devoir porter ce mensonge m’a mise dans un profond malaise. Je sentais que je trahissais quelque chose d’essentiel en moi. Le malaise s’est transformé en tension, et quand j’ai retrouvé cette amie par la suite, je lui ai répondu sèchement, en lui reprochant de ne pas pouvoir attendre qu’on la respecte si elle mentait elle-même.
Avec du recul, je sais que ma réaction était trop abrupte. Pourtant, elle m’a confirmé une chose fondamentale : dès que je m’éloigne de l’authenticité, je perds mon axe. Aujourd’hui, je reste vigilante. La plupart du temps, je n’accepte plus de situations où je devrais me compromettre. Et quand je sens encore le besoin de me protéger, de prendre de la distance, je comprends mieux d’où vient ce fonctionnement. Même si je ne suis pas toujours fière de mes réactions, je peux désormais m’aimer avec ce défi, car il révèle ma clé intérieure : offrir un espace où chacun peut être soi, sans masque ni compromis.
Le défi d’autrui : le don d’harmonie et ses zones de fragilité
Dans mon entourage, une personne a un véritable talent de médiatrice. Elle sait créer des liens chaleureux, rassembler des projets au service de la communauté, fédérer autour de valeurs communes. Pourtant, elle se heurte régulièrement à des réactions de jalousie ou d’agressivité à son égard. Son besoin d’harmonie est si fort qu’elle a beaucoup de difficulté à se défendre.
Ce qui la fait souffrir est intimement lié à ce qui fait sa richesse : son élan à unir, à relier. Son défi met en lumière à quel point ce don d’harmonie est central dans sa vie, et combien il est précieux de l’assumer, même quand il attire des tensions.
Pourquoi nos défis sont des miroirs
Un défi récurrent n’est pas une malédiction, ni un hasard. C’est une expérience répétée qui nous invite à mieux nous connaître. Lorsque nous cessons de croire que ce qui arrive est “contre nous”, nous ouvrons une porte. Nous pouvons entendre la question sous-jacente : que dit ce défi de moi ?
Plutôt que de chercher à le corriger, il devient possible de l’accueillir comme une clé de notre chemin. La rigidité que je ressens révèle ma passion pour l’authenticité. Le besoin d’harmonie de mon amie dévoile sa vocation de tisser des liens. Le défi devient un indicateur de ce qui est essentiel, une boussole intérieure qui nous guide vers notre élan d’âme.
Trois grandes familles de défis récurrents
En observant autour de moi, je distingue souvent trois familles de défis qui reviennent :
Les défis liés à l’authenticité : peur de trahir ses valeurs, difficulté à dire non, tendance à se rigidifier dès qu’un masque s’impose.
Les défis liés aux relations : peur du conflit, difficulté à poser des limites, tendance à s’oublier pour maintenir l’harmonie.
Les défis liés à la reconnaissance : besoin d’être aimé, peur du rejet, surinvestissement pour obtenir l’approbation.
Chacun se reconnaît dans l’une de ces familles, parfois dans plusieurs. Et chaque fois, le défi pointe vers un besoin vital : être vrai, être en lien, être reconnu.
Une pratique simple pour explorer ton propre défi
Tu peux toi aussi transformer ton défi en miroir.
Prends un instant pour repenser à une situation récente qui t’a mise en difficulté. Note-la brièvement, sans chercher à l’analyser. Puis complète la phrase :
“Mon défi veut me dire que…”
Laisse les mots venir, même s’ils semblent confus. Derrière les répétitions de vie se cache souvent un message clair : ton défi te parle de ton rêve profond, de ton besoin vital, de ton élan intérieur.
Tu peux aller plus loin avec une pratique créative :
Écris une lettre à ton défi comme s’il était une personne. Demande-lui pourquoi il est là, ce qu’il veut te montrer.
Découpe ou dessine des images qui représentent ton défi et place-les à côté de mots ou de symboles qui représentent ton élan. Observe les correspondances.
Partage ton défi dans un cercle de confiance. L’écoute des autres ouvre souvent un regard neuf sur nos propres chemins.
Conclusion : transformer le regard
Nos défis ne sont pas des ennemis. Ils sont des messagers qui révèlent nos valeurs, nos élans, notre vérité intérieure. En changeant notre regard, ils cessent d’être des prisons et deviennent des portes.
C’est dans cet esprit que j’ai créé L’Élan-Vie : un espace collectif où chacun peut explorer ses défis, les partager, et découvrir le fil de son élan d’âme. Parce qu’un défi partagé n’est plus un poids, il devient un chemin vers la joie et l’alignement.
