Quand l’élan s’éteint : retrouver l’envie perdue dans un monde de comparaisons

Deux femmes absorbées par leur smartphone dans un parc, image illustrant le contraste entre connexion numérique et expression personnelle
Quand l’envie s’efface sous le poids de la comparaison, comment retrouver son propre élan ? Une exploration sensible et personnelle.

Fais circuler ce qui vibre 

“J’ai perdu ce dont j’avais envie à cause des réseaux sociaux, des comparaisons et du mimétisme.”
Cette phrase, entendue lors d’une rencontre de L’Élan-Vie, m’a traversée comme une flèche.
Parce qu’elle dit tout.
Parce qu’elle met des mots simples sur une réalité profonde : ce moment où notre envie — cet élan vivant, intime, singulier — se dissout dans le flux des images, des modèles et des attentes du monde.

Nous vivons à une époque d’inspiration permanente.
Nous respirons les idées, les réussites et les aspirations des autres à longueur de journée.
C’est comme si nous prenions sans cesse de grands bols d’air sans jamais avoir le temps d’expirer.
Un trop-plein d’“inspiration” qui finit par nous étouffer.
Le souffle de l’autre remplit nos poumons, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place pour le nôtre.

Alors on se surprend à désirer ce que d’autres désirent, à suivre des chemins déjà tracés, à ajuster nos couleurs pour coller à la tendance. On confond mouvement et élan, visibilité et vitalité. Et peu à peu, le goût propre de la vie s’éloigne.

J’ai longtemps cru que cette perte de discernement venait simplement de la fatigue du monde moderne.
Pourtant, une expérience plus ancienne m’a appris à reconnaître les signes d’une perte plus profonde : celle de notre liberté intérieure.

Aujourd’hui, je retrouve cette même logique dans une forme beaucoup plus subtile.
Non plus imposée par un groupe, plutôt entretenue par notre propre main.
Cette main qui scrolle, qui like, qui cherche à exister à travers le regard des autres.
Ce glissement doux, presque imperceptible, nous garde éveillés tout en nous endormant de l’intérieur.

Il ne s’agit pas de condamner les réseaux — ils peuvent aussi relier, éveiller, inspirer.
Il s’agit d’apprendre à respirer à nouveau par soi-même.
À retrouver le rythme juste entre recevoir et exprimer, entre inspirer et expirer.
Car au fond, la vraie question n’est pas ce que nous regardons,
elle est ce que nous ressentons encore.

Retrouver son envie propre, c’est rouvrir un passage entre soi et la vie.
C’est créer un espace vide, un silence, une pause, pour sentir à nouveau ce qui pulse de l’intérieur.
Et si cet élan, cette envie, cette vibration discrète était justement la boussole la plus précieuse pour orienter nos pas dans ce monde saturé de possibles ?

Le poison doux de la comparaison

La comparaison ne fait pas de bruit.
Elle s’insinue à travers un regard, une phrase, une photo.
Elle commence par un “tiens, c’est joli”, se prolonge en “ah, je pourrais faire ça moi aussi”, puis glisse doucement vers un “et moi, où j’en suis ?”
C’est presque rien. Et pourtant, elle ronge.

Je le vois bien en moi.
Il y a ces femmes que j’écoute régulièrement.
Des voix que j’admire, des parcours qui m’inspirent, des manières d’être qui me touchent.
Et parfois, sans prévenir, le simple fait de les entendre me donne l’impression d’être à mille lieues de là.
Je sens mes épaules s’affaisser.
Une pensée fugace s’impose : “Je n’y arriverai jamais…”

Ce n’est pas de la jalousie. C’est plus subtil que cela.
C’est ce moment où l’on oublie qui l’on est.
Où l’on oublie que ces femmes-là ne sont pas nous.
Pas la même personnalité, pas le même chemin, pas la même manière d’apporter quelque chose au monde.
Et que forcément, avec mon cadeau à moi, ce ne peut pas être comme elles.
Je le sais. Pourtant, dans ces instants-là, je l’oublie.

C’est aussi un des prochains thèmes, que je veux aborder : celui du cadeau unique que chacune porte que j’ai envie d’explorer dans un prochain article. Il rode en moi depuis un moment.
Il me semble précieux d’en parler, parce que c’est souvent là que tout se joue : dans cet espace flou où l’on compare nos élans à des formes qui ne leur correspondent pas.

Le poison de la comparaison agit souvent ainsi : en silence.
Il ne s’impose pas frontalement. Il glisse.
Et ce qui nous avait nourries au départ finit par nous dévitaliser.
Parce que, sans même nous en rendre compte, on se met à vouloir ressembler, au lieu de vouloir être.

La comparaison ne fait pas que mesurer.
Elle éloigne.
Elle nous détourne de notre source intérieure pour nous aligner sur des standards invisibles.
Des standards qui brillent, qui rassurent, qui donnent envie… et qui, en même temps, effacent la voix singulière que nous portions déjà.

Le trop-plein qui étouffe la pensée

Il y a une manière de se remplir qui finit par nous vider.
Un trop-plein d’idées, de contenus, de voix extérieures qui, à force de s’accumuler, nous coupent de ce que nous sentons.
On s’informe, on se forme, on écoute, on lit, on regarde.
On “s’inspire”, encore et encore.
Et à un moment donné, sans même s’en apercevoir, on ne pense plus vraiment.
On traite des données. On suit des traces. On perd le fil de notre propre voix.

J’ai connu cela dans une version radicale.
J’étais jeune, idéaliste, pleine d’élan.
J’admirais profondément un homme charismatique qui avait créé une communauté. Il parlait de transformation, de refus du conformisme, d’un autre rapport au monde. Beaucoup de choses résonnaient en moi.
Je voulais participer à ce mouvement, contribuer à changer les choses.

Ce que je n’avais pas mesuré au début, c’est à quel point le temps lui-même allait devenir une matière façonnée par ce système.
Les journées y étaient denses, chaque heure soigneusement remplie.
Les moments joyeux et créatifs s’enchaînaient avec des “devoirs” et des tâches répétitives.
Il y avait de l’exaltation, une impression grisante d’être à sa place et de servir quelque chose de plus grand.
Et puis la nuit tombait… trop tard.
Le sommeil devenait court, l’énergie s’effilochait, et avec elle la capacité de recul.

Peut-être que tout cela n’était pas délibérément orchestré.
La conséquence, elle, était indéniable : il n’y avait plus d’espace pour soi.
Plus de moment pour prendre de la distance, pour respirer vraiment, pour réfléchir par moi-même.
Je ne voyais plus d’où venaient mes pensées. Elles s’étaient dissoutes dans le collectif.

Aujourd’hui, je reconnais une version atténuée de ce phénomène dans le fonctionnement de nos vies connectées.
Nous ne sommes plus dans une communauté fermée.
Nous nous construisons pourtant des journées où tout s’enchaîne : notifications, rendez-vous, vidéos, messages, obligations, sollicitations.
Le vide se raréfie.
Et dans ce flux continu, quelque chose s’éteint doucement : notre capacité à sentir ce que nous voulons vraiment.

Il devient alors essentiel de recréer, consciemment, des interstices.
Non pas pour s’isoler du monde, surtout pour retrouver l’espace où notre propre pensée peut se déployer.
Un espace où l’élan peut de nouveau se faire entendre, sans être noyé par tout ce qui l’entoure.

Femme marchant seule dans une forêt en automne, image symbolisant la reconnexion à soi et le retour à l’élan intérieur

Retrouver le goût d’avoir envie

Dans mon propre chemin, ce sont ces interstices qui ont tout changé.
Je me souviens précisément du déclencheur.
À l’époque, je travaillais comme commerciale et je vendais des ordinateurs Mac. Par hasard — ou peut-être par nécessité intérieure — j’avais gagné un stage Dale Carnegie.
Un jour, l’animateur pose cette question :
“Racontez quelque chose dont vous avez honte.”

Woaw… Quelle claque.
Pour y répondre, il fallait plonger en soi. Il fallait ralentir. Il fallait penser.
Je me souviens du trajet en train entre la communauté et mon travail : ce temps-là est devenu un espace de réflexion que je n’avais plus depuis longtemps.

Et là, le choc.
J’ai vu une scène précise, une scène que j’avais soigneusement enfouie.
Une personne avait décidé de quitter la communauté. Elle était en transition. Et au lieu de l’accompagner ou simplement de la respecter, je l’avais exclue.
Pas seulement moi avec les autres. Moi, personnellement.

Je suis restée sidérée par ce constat.
Cette exclusion ne ressemblait pas à mes valeurs profondes. Elle ne ressemblait pas à la personne que je voulais être.
J’ai eu honte, profondément.
Heureusement, je ne conduisais pas : je faisais tout en train et en bus. Parce qu’à ce moment-là, j’étais tellement bouleversée que conduire aurait été dangereux.

À partir de cet instant, quelque chose a commencé à se fissurer.
Des interstices se sont ouverts dans la mécanique bien huilée de mon quotidien.
Petit à petit, j’ai recommencé à penser par moi-même.
À me poser des questions.
À envisager, timidement d’abord, la possibilité de partir, moi aussi.

Cela n’a pas été immédiat. Il m’a fallu du temps.
Pourtant, ce moment a marqué un tournant décisif : il a réintroduit en moi un espace intérieur.
Un espace où l’envie pouvait à nouveau circuler.

Je repense souvent à ce moment fondateur.
Il ne s’est pas joué dans une grande révélation, ni dans un changement radical.
Il s’est glissé dans un interstice.
Un trajet en train. Une question. Un silence entre deux obligations.

Et toi, comment fais-tu pour créer ces interstices dans ta vie ?
As-tu des espaces pour te retrouver ?
Des moments où plus rien ne presse, où tu peux sentir ce qui te traverse, ce qui est vivant en toi ?
Même fugaces, ces instants-là peuvent tout changer.

Et si l’élan revenait par le silence ?

Il ne faut parfois pas grand-chose pour que l’envie revienne.
Un peu d’espace, une respiration, un temps sans sollicitation.
Pas pour faire le vide comme on ferait le ménage, (quoique, le ménage c’est bien parfois pour retrouver son espace ! 😉)
plutôt pour laisser la vie revenir dans les interstices.

L’élan, ce n’est pas un objectif.
C’est un mouvement subtil, souvent discret.
Il ne se montre pas sur commande. Il ne rentre pas dans les cases d’un planning.
Il a besoin d’un climat. D’un terreau. D’un accueil.

C’est pour cela que j’ai créé L’Élan-Vie.
Pas comme une solution miracle.
Plutôt comme une halte, une inspiration collective.
Un espace simple et vivant, où l’on peut à nouveau entendre son propre rythme.
Où l’on se donne le droit de dire “je ne sais pas” ou “je ne sens plus rien” sans se sentir à côté.
Où les envies reviennent, pas parce qu’on les cherche … parce qu’on les laisse revenir.

Et toi, quelle forme prend ton envie quand elle revient de loin ?
Quel est le premier signe qu’elle est à nouveau là ?
Une pensée ? Une image ? Un sourire intérieur ?
Je t’invite à l’écouter, même si c’est flou.
Même si c’est fragile.
C’est peut-être par là que tout recommence.

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Cet article est né d’un tissage entre inspiration, exploration intérieure et intuition accompagnée.
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