La politique ne changera pas tant que nos blessures gouvernent

Volcan en éruption maîtrisée, évoquant la montée d’un feu intérieur et d’une clarté politique.
Une réflexion puissante sur la politique, nos blessures intérieures et la nécessité de transformer l’humain pour espérer une voie nouvelle.

Fais circuler ce qui vibre 

Quand la troisième voie n’émergera jamais sans une transformation intérieure

Hier, au téléphone avec un ami, quelque chose a explosé en moi.
Pas une étincelle.
Un vrai volcan intérieur.

Il parlait de politique.
De la nécessité de trouver une troisième voie.
Un chemin qui sortirait enfin du vieux face-à-face gauche/droite, capitalisme/social, libéralisme/interventionnisme.
Une voie qui servirait l’humain et le vivant, au sens profond : la terre, notre terre-mère, tout ce qui nous porte.

Et là, ça a jailli.
Net.
Sans filtre.

Cette conviction que je porte depuis longtemps, et que je ne savais pas si brûlante, a pris toute la place :
On ne peut pas inventer une troisième voie si ceux qui y accèdent se sont construits dans la lutte, la blessure ou la rivalité.

Je suis restée silencieuse une seconde.
Perplexe.
Surprise par la force du feu qui venait de surgir.
Et en même temps, tout était cohérent.

Comment imaginer un pouvoir au service du vivant alors que le chemin pour y entrer exige de s’éloigner de soi, de s’armer, de jouer, de contourner, d’endosser un rôle qui étouffe la sensibilité, la vulnérabilité, la vérité intérieure ?

Cette question m’a traversée comme une onde.
Claire.
Irrévocable.

Tant que nous ne transformerons pas ce qui nous gouverne de l’intérieur, rien ne pourra transformer ce qui nous gouverne à l’extérieur.

Ce que cet échange révèle vraiment

Ce qui m’a frappée, ce n’est pas l’idée d’une troisième voie.
C’est la facilité avec laquelle on imagine qu’elle pourrait surgir de structures inchangées, comme si le simple besoin collectif suffisait à faire naître de la sagesse.

Or le système actuel produit exactement ce pour quoi il est conçu.
Il sélectionne celles et ceux qui tiennent sous pression, qui négocient, qui avancent coûte que coûte.
Il récompense l’endurance, l’ambition, la capacité à se blinder.
Et ensuite, on s’étonne que les dirigeants soient déconnectés de l’humain.

Tant que nos blessures intérieures dirigent nos réactions, elles dirigent aussi nos systèmes.

Cette discussion a mis en lumière une illusion collective :
nous rêvons d’une voie neuve, tout en gardant exactement les logiques qui ont fabriqué l’ancien monde.

D’où viennent celles et ceux qui gouvernent ?

Quand on enlève le vernis, on découvre des trajectoires marquées par des cicatrices, des manques, des urgences intérieures.
Des êtres humains habitués à survivre, à prouver, à performer pour exister.
Des personnes qui ont appris tôt que ressentir revenait à perdre du terrain.

Ceux qui montent ne sont pas toujours les plus sensibles ou les plus lucides.
Ce sont ceux qui supportent la machine.
Ceux qui serrent les dents.
Ceux qui tiennent.
Ceux qui ont l’habitude de tenir.

Et on leur demande ensuite de gouverner avec apaisement, recul, conscience du vivant.
Alors que tout leur chemin les a formés à l’inverse.

On croit recommencer… alors qu’on rejoue la même scène

On croit souvent réinventer.
On croit repartir de zéro.
On croit briser les chaînes.

La France a coupé la tête du roi.
Elle ne s’est pas libérée du besoin d’en avoir un.

On a aboli la monarchie pour mettre fin à la domination d’un seul homme.
On a juré que le pouvoir serait désormais partagé, égalitaire, contrôlé, responsable devant le peuple.

Trône royal vide posé en pleine forêt, symbolisant un pouvoir déconnecté du vivant et en attente d’une conscience nouvelle.
Trône royal vide posé en pleine forêt, symbolisant un pouvoir déconnecté du vivant et en attente d’une conscience nouvelle.

Deux siècles plus tard, nous avons un président qui concentre un pouvoir vertical, solitaire, centralisé, presque royal.
Le roi a changé de nom.
Son rôle a repris sa place.

On supprime une couronne, et une autre revient.
On casse un trône, et un autre se recrée.
Ce n’est pas le décor qui compte.
C’est l’intérieur de l’être humain qui l’occupe.

Ce qui n’est pas pacifié en nous finit toujours par refaire surface dans les institutions.

On pense faire du neuf.
On refait l’ancien.
Avec d’autres mots.
D’autres titres.
D’autres costumes.

Mandela, Gandhi : quand le pouvoir vient d’un espace traversé

Il existe pourtant un autre type de leaders.
Des êtres qui n’ont pas gouverné depuis leurs blessures, mais depuis un espace intérieur travaillé, éclairé, habité.

Nelson Mandela

Son autorité n’avait rien d’une posture.
Elle venait de vingt-sept années à regarder son propre feu sans le laisser le consumer.
Vingt-sept années à apprivoiser la colère, à comprendre ce qui en lui voulait justice, et ce qui voulait vengeance.
Quand il est sorti de prison, il ne portait pas une armure.
Il portait une conscience.

C’est pour cela qu’il a tenu un peuple entier sans haine.

Gandhi

Gandhi n’était pas un sage au départ.
Il était colérique, rigide, obsédé par le contrôle.
Puis il a commencé un chemin de vérité intérieure : vulnérabilité, cohérence, alignement.
Il ne parlait pas de paix.
Il était la paix qu’il avait construite en lui.

Ces figures montrent ceci :
le pouvoir n’est pas dangereux quand il est porté par une conscience.
Le danger commence quand il est porté par une blessure.

Alors pourquoi une troisième voie ne naît-elle pas ?

Parce que nous cherchons une solution politique à un problème intérieur.
Parce que nous voulons transformer le monde sans transformer ce qui, en nous, fabrique le monde.
Parce que tant que nous restons gouvernés par nos blessures, nos peurs et nos manques, nous élisons des personnes qui les reflètent.

Une troisième voie ne naîtra pas d’un programme.
Ni d’un parti.
Ni d’un mouvement “différent”.

Elle naîtra le jour où suffisamment de personnes auront traversé en elles ce qui nourrit la violence, la rivalité, le contrôle, la scission, la domination.
Elle naîtra le jour où la maturité intérieure deviendra une force politique.

bifurcation

Ce que ma colère révèle vraiment

Ce volcan intérieur s’est déclenché parce que je touche quelque chose qui compte profondément pour moi.
Ce n’est pas la politique en soi.
C’est le lien entre transformation personnelle et transformation collective.

Je crois profondément à cela :
tant que nous ne faisons pas ce travail en nous, rien ne pourra changer dehors.

Cette colère dit que je refuse ce recyclage intérieur.
Elle dit que je crois à un chemin qui honore l’humain, le vivant, la terre-mère.
Un chemin où la sensibilité n’est plus un défaut.
Où la conscience remplace la carapace.

Et si la troisième voie commençait d’abord en nous ?

La vraie question est peut-être celle-ci :

Quelles parts de nous avons-nous besoin d’éclairer, d’apaiser, d’honorer…
pour que nos structures collectives reflètent autre chose que nos vieilles blessures ?

Ce travail demande du courage.
Regarder nos ombres peut être vertigineux.
On peut vite glisser, se juger, se perdre dans ce qui fait mal.

C’est pour cela que connaître ce qui nous nourrit change tout.
Quand on sent notre élan, ce qui nous ressource, ce qui fait vibrer notre joie simple, alors on peut traverser nos zones sombres sans s’y engloutir.
L’élan devient une corde intérieure, un fil vivant qui nous ramène à nous.

C’est exactement ce que j’ouvre dans L’Élan-Vie :
un espace où tu peux sentir ce qui te porte, retrouver ce qui t’anime, et t’appuyer dessus pour explorer ton ombre sans t’y perdre.

La troisième voie ne sera jamais un compromis.
Elle naît quand chacun retrouve son axe intérieur.
Quand l’élan devient plus fort que la peur.
Quand la conscience prend doucement la place de la réaction.

Ce mouvement ne se décrète pas.
Il se cultive.
Et il commence en nous.

Transition vers le conte

Et tout cela me ramène à une histoire très ancienne.
Un conte qui parle d’un arbre vivant, de deux branches, et d’un choix impossible.
Un conte qui dit ce qui arrive quand on veut supprimer ce qui nous dérange.
Un conte qui éclaire autrement cette question politique qui, en réalité, parle de nous.

Je te la raconterai dans le prochain article.

Corinne Spielewoy

PS : Pour explorer ce mouvement intérieur, L’Élan-Vie est un espace où tu peux ressentir ce qui te porte, t’appuyer sur ton élan et éclairer tes zones d’ombre sans t’y perdre.

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