Et si tu devenais l’artiste de ta vie ?

On dit que c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Pourtant, dans nos vies modernes, nous avons parfois tendance à croire que tout doit être prêt avant de se lancer. On attend le bon moment, la bonne idée, la bonne stratégie. J’ai longtemps fonctionné ainsi, en tant qu’entrepreneure. Je voulais que tout soit impeccable, chaque détail pensé, chaque étape anticipée. Et puis… rien ne se passait comme prévu. L’élan s’étiolait, la vie semblait me glisser entre les doigts.

Alors, j’ai changé de regard.

Depuis quelque temps, j’avance autrement. Je marche au rythme de la vie, pas à pas. Je ne sais pas toujours où cela me mène, seulement que l’élan est là. Que ce qui se présente à moi m’inspire, m’intrigue, m’appelle. Ce mouvement m’a conduite à écouter ce que j’appelle mon rêve d’âme — cette force intérieure qui me relie à ce qui me met profondément en joie.

Tout a commencé avec une image : celle d’un capteur de rêve. Une métaphore simple, presque enfantine, et pourtant porteuse d’un sens profond. En la laissant m’habiter, quelque chose s’est ouvert. Le mot “rêve d’âme” est venu tout naturellement, comme une évidence. Ce n’était pas une idée mentale, plutôt un fil subtil, vivant, qui m’invitait à écouter plus profondément ce qui me mettait en mouvement.

C’est alors qu’une autre notion, longtemps laissée de côté, est revenue frapper à ma porte : devenir l’artiste de sa vie.

Cette expression me faisait vibrer depuis des années. Elle portait en elle un appel fort… et en même temps, je ne parvenais pas à lui donner une forme concrète. Trop souvent, le mot “artiste” était associé à l’art au sens classique : peindre, jouer, exposer. Or ma vision allait ailleurs. Je sentais confusément qu’il s’agissait d’autre chose, d’une manière d’habiter pleinement sa vie, de la façonner à partir de ce qui nous anime.

N’ayant pas encore trouvé comment l’incarner, j’avais mis cette idée de côté. Puis, grâce au capteur de rêve, au rêve d’âme, et à tout ce chemin d’écoute intérieure, une évidence s’est imposée : je suis prête à assumer cette vision et à la partager. Oui, devenir l’artiste de sa vie, c’est oser créer une existence fidèle à sa vibration unique, en dehors des modèles tout faits.

Être artiste de sa vie : une vision élargie

Souvent, quand je parle de cette idée, je sens des réticences. Beaucoup pensent aussitôt à l’art au sens classique : peindre, jouer de la musique, écrire. Pourtant, ma vision est bien plus vaste. Je crois profondément que notre vie elle-même est une matière vivante à façonner.

Comme une toile sur laquelle chacun·e vient poser ses couleurs, ses gestes, ses textures. Et cela, nous le faisons à chaque instant : dans nos choix, nos relations, nos engagements, nos silences. Nous sommes tou·tes créateur·rices, que nous le revendiquions ou non.

Dans nos sociétés, nous avons parfois pris l’habitude d’utiliser les couleurs qui nous ont été proposées. Suivre les injonctions : réussir ses études, choisir un métier “sûr”, construire une famille, viser la reconnaissance. Plus récemment, une nouvelle nuance s’est ajoutée à la palette : devenir indépendant·e pour fuir le salariat. Ce choix peut être merveilleux lorsqu’il naît d’un élan, d’une envie d’autonomie joyeuse. Il peut aussi être lourd s’il repose uniquement sur un rejet du système.

Il y a autant de chemins que de personnes. Certaines aspirent à l’intensité du challenge, d’autres à une paix tranquille. L’essentiel est de savoir : qu’est-ce qui me convient, à moi ?