Introduction : un brouillard qui recouvre nos vies
Nos vies ressemblent de plus en plus à des paysages noyés dans un brouillard permanent. Le bruit du monde — celui du travail avec ses injonctions de productivité, celui des réseaux sociaux qui occupent chaque temps mort, celui des actualités qui répandent leur flot de mauvaises nouvelles — s’infiltre partout. Même les loisirs deviennent une case à cocher : sport, cinéma, soirées entre amis… L’agenda se remplit sans cesse.
Ce brouillard donne l’illusion d’une vie bien remplie. Pourtant, en recouvrant les reliefs, il efface aussi ce qui nous permet de voir loin, de discerner. Quand il n’y a plus d’espace pour respirer, l’esprit perd la faculté de prendre du recul. Alors surgit une question essentielle : comment retrouver de la clarté intérieure dans un monde saturé de bruit ?
Qu’entend-on par “le bruit du monde” ?
Le bruit du monde ne se limite pas aux sons extérieurs. C’est avant tout une saturation, une occupation permanente.
Le bruit extérieur : réunions qui s’enchaînent, notifications, activités programmées, sollicitations constantes.
Le bruit intérieur : pensées agitées, sentiment de ne jamais être à jour, incapacité à s’arrêter.
Cette saturation n’est pas toujours désagréable sur le moment. Elle peut même donner un sentiment d’importance ou d’efficacité. Pourtant, elle recouvre notre capacité d’écoute et nous coupe progressivement de la boussole intérieure.
Mon expérience : quand le brouillard devient total
De 18 à 27 ans, j’ai vécu dans une communauté sectaire. Ce fut un terrain d’expérimentation extrême du bruit du monde. Chaque instant était rempli, chaque heure occupée. Il n’y avait plus d’espace personnel, plus de temps vide, plus de silence.
Un épisode en particulier a marqué un tournant. J’avais été inscrite à un séminaire Dale Carnegie, une formation très en vogue à l’époque. L’un des exercices consistait à raconter quelque chose dont nous avions honte. Pas facile. J’ai fouillé en moi et soudain, une image s’est imposée.
Je me suis vue en train d’éviter une personne de la communauté. Quelqu’un que j’avais apprécié et qui avait décidé de partir. En le croisant, je ne l’avais plus vu comme un être humain, je le voyais comme un traître. Un exclu. À mes yeux, il n’appartenait plus au “clan”.
Quand cette prise de conscience m’a traversée, j’ai ressenti un choc violent. Était-ce vraiment moi, cette personne qui effaçait l’autre au nom d’un collectif ? Ce moment a ouvert une brèche. Lentement, il m’a permis d’amorcer mon propre chemin vers la sortie.
Cet épisode m’a appris à quel point le bruit, quand il devient total, peut brouiller le discernement au point de nous faire agir contre nos valeurs les plus profondes.
Les conséquences invisibles du bruit permanent
Si un brouillard épais recouvre un paysage, nous avançons sans voir les reliefs. Le bruit du monde agit de la même manière sur nos vies.
Perte de discernement : sous la saturation, nous ne voyons plus ce qui compte vraiment et finissons par agir à contre-courant de nos valeurs.
Épuisement mental : le cerveau, sans pause, consomme une énergie colossale et finit par s’essouffler.
Insomnies : saturé le jour, l’esprit peine à trouver le calme la nuit.
Difficulté à ressentir : nous confondons nos désirs profonds avec les attentes extérieures.
Atrophie de la créativité : sans silence, l’imagination ne peut plus émerger, et l’élan intérieur s’étiole.
Ces effets ne sont pas seulement individuels. Collectivement, une société saturée de bruit perd sa capacité à inventer, à rêver, à se régénérer.

Le silence intérieur comme rébellion douce
Face à ce brouillard, choisir le silence devient un acte de rébellion. Non une rébellion agressive tournée contre les autres, une rébellion douce, tournée vers soi.
Décider de s’arrêter, d’écouter, de créer un espace vide, c’est affirmer : “Je refuse de laisser le monde décider à ma place de ce qui compte pour moi.” C’est choisir la fidélité à soi plutôt que la conformité au bruit collectif.
Le silence n’est pas un retrait passif. Il est un espace actif de ressourcement, où se réinstallent la clarté, la joie et l’élan. Dans ce silence, l’esprit retrouve le relief du paysage : ce qui a de la valeur, ce qui nourrit, ce qui inspire.
Comment recréer des espaces de silence intérieur ?
Dans une société saturée, ces espaces ne se présentent pas d’eux-mêmes. Ils se cultivent.
Se donner du temps vide : marcher sans but, laisser l’esprit vagabonder, ne rien programmer. Ces moments ne sont pas une perte de temps, ils sont une respiration vitale.
Prendre de la hauteur : écrire dans un journal, pratiquer le journal créatif, méditer, contempler la nature. Ces pratiques redonnent une vision plus large.
Débrancher volontairement : choisir un jour sans réseaux, instaurer un jeûne d’infos, couper les notifications. Ce choix conscient allège l’esprit.
Revenir à l’élan d’âme : écouter ce qui fait vibrer, ce qui redonne de l’énergie, ce qui résonne profondément. Le silence devient alors une porte d’accès à l’authenticité.
Ces gestes simples, répétés, ouvrent peu à peu des clairières dans le brouillard.
Conclusion : ouvrir un espace ensemble
Le bruit du monde est omniprésent. Il ressemble à un brouillard qui recouvre nos vies, au point de nous faire oublier la richesse du relief intérieur. Pourtant, chacun peut choisir d’ouvrir des zones de silence, de redonner de la place à la clarté et à la créativité.
Parce que je sais à quel point il est difficile de passer du bruit au silence, j’ai créé L’Élan-Vie : une escale de notre voyage — ou plutôt de notre voya-je-u intérieur — pour commencer à écouter. Un espace de partage chaleureux, sans pression, où l’on vient simplement se reconnecter à ce qui compte vraiment. Un lieu pour respirer ensemble, s’autoriser à ralentir et laisser émerger ce qui est vivant.
Dans un monde saturé de bruit, choisir le silence devient une rébellion douce : une fidélité à soi qui ouvre le chemin d’une vie alignée.
Et toi, as-tu encore un espace où ton esprit peut se déposer et regarder le paysage au-delà du brouillard ?
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